la Tribune de l’AGENT DES RESEAUX et des Infrastructures

Texte publié le 25 novembre 2010.

Routes –
Bases Aériennes – Voies Navigables /
Ports Maritimes

 L’exemple Anglais à ne surtout pas prendre.

120 Heures de travail gratuit par mois ! Voilà ce que les 1, 4 millions de chômeurs Anglais de
longue durée devront fournir aux collectivités ou associations pour ne pas perdre les 301,24 €
mensuels qu’ils perçoivent en allocations chômage. Après un plan d’austérité qui prévoit la
suppression de 490 000 fonctionnaires, les dirigeants anglais verraient bien l’instauration du
travail obligatoire non rémunéré ! Rien de mieux pour pourvoir les postes de fonctionnaires
non remplacés. Pas si loin des orientations politiques des britanniques, le gouvernement
Français verrait bien là sans aucun doute comment faire exécuter des missions de Service
Public par les 3, 3 millions de chômeurs de longue durée (chiffre 2009). Le meilleur moyen
pour eux de baisser considérablement le coût de la main d’oeuvre.
Difficile de s’imaginer des ouvriers sans aucune qualification, exclus du travail depuis
plusieurs années venir faire du fauchage, du déneigement ou de l’exploitation. Pourtant, après
les recrutements sans concours, la loi de mobilité, la précarisation grandissante de nos
missions, pourquoi pas des collègues avec 4 fois moins de salaire ! Que l’on ne nous parle
surtout pas de solidarité, à ce niveau là, c’est plutôt de l’esclavage des temps modernes.

 La France bien en dessous !

On ne partage pas, bien sûr, les orientations et les objectifs du Conseil Européen. Tous les
traités européens nous contraignent gravement en nous engageant dans la spirale de la
pauvreté pour le plus grand nombre, pour plus et mieux servir une politique libérale
généralisée. Il est bon de signaler une nouvelle contrainte car elle est très liée à la réforme des
retraites. Et là, le gouvernement et l’UMP ne sont pas seuls visés, mais tous ceux qui, par leur
engagement dans les différents traités européens, plongent le salariat et les citoyens dans la
misère. Chaque Etat membre devait atteindre en 2010 un taux d’emploi de travailleurs « plus
âgés » de 50 %. Parmi les « 50-59 ans », plus d’un individu sur deux se trouve hors de
l’emploi, ce qui place la France à 20 points en dessous du score réalisé par les pays nordiques
(78 %). Nous comprenons là pourquoi le gouvernement compte bien dès 2013 remettre en
cause le système de retraite par répartition et intergénérationnel et le remplacer par un
système par points, en référence comme par hasard au système de retraite Suédois ! Même le
Comité d’Orientation des Retraites affirme que cette mesure ferait baisser les pensions de
20%.
Le taux d’emploi des 60 – 64 ans est de 13 %, un des plus faibles des pays industrialisés.
Outre le fait des mesures antisociales de la loi sur les retraites du gouvernement français et de
l’UMP, il est très clair que tous les citoyens européens subissent la même politique libérale
dictée par les différents traités Européens.
Et bien non, nous la combattrons ! La CGT sera présente à la journée européenne d’action
contre tous les plans d’austérité le 15 décembre 2010. Une nouvelle occasion pour
revendiquer plus d’emplois, l’augmentation des salaires, la reconquête des missions de
Services Publics et bien sûr l’abrogation de la Loi sur les retraites !
Le combat n’est pas terminé, le gouvernement pourrait bien avoir quelques surprises !

 La décentralisation, un mieux pour tous ???

Les mobilisations, les luttes des cheminots ont fait que leurs régimes de retraite ont été
améliorés dès 2008 (du moins par l’instauration de nouveaux échelons d’ancienneté). Mais
voilà, pour les personnels placés auprès des régions, le surcoût est soi-disant trop important
pour que celles-ci puissent les honorer. Plusieurs régions, comme celle de la Bourgogne, qui
revendique le transfert de nos services des Voies Navigables à titre expérimental, ont déposé
fin octobre un recours auprès du tribunal administratif pour demander la condamnation de
l’Etat et le versement du surcoût non compensé. Selon les régions, la facture se monterait à
390 millions € pour la période 2008 – 2012. Plus grave, en attendant le règlement par les
tribunaux du contentieux, toutes les régions (sauf l’Alsace, et pour cause) ont suspendu les
paiements. Voilà qui est de mauvais augure pour les futurs services transférés