Extractions judiciaires : improvisation totale et fanfaronnades !

Texte publié le 6 septembre 2011.

Les 3 syndicats représentatifs, dont la CGT pénitentiaire, ont été reçus, ce mardi 6 septembre, par le ministre de la Justice, Michel Mercier, au sujet du transfert des missions concernant les extractions judicaires entre le ministère de l’Intérieur et de la Justice.

A ce sujet, la 1ere phrase de Monsieur Mercier, est éloquente et donne le ton : « La situation n’est pas très facile  ! » Les suivantes restent mémorables puisque, se tournant vers ses conseillers, le Ministre leur demande si ces missions étaient effectives depuis le 1er septembre ou le 5 septembre et quelles étaient les régions concernées. C’est dire si notre Ministre connaît le dossier !

Après donc une brève mise au point, il nous annonce d’une part que les emplois prévus au sein de l’administration pénitentiaire, pour remplir ces nouvelles missions, n’étaient pas suffisants et que d’autre part, ils étaient obligés de prendre certaines mesures afin de renforcer les équipes affectées aux extractions judiciaires ! À savoir :

 Renfort des équipes par des agents des ERIS et par la réserve civile pénitentiaire
 Réquisition des forces de l’ordre si besoin !

Afin de mieux nous rassurer le ministre nous a précisé que le ministère de l’intérieur était d’ores et déjà en accord avec la réquisition des forces de l’ordre en cas de besoin. Des consignes claires, nous a-t-il précisé, auraient été données en ce sens aux différents préfets.

La CGT pénitentiaire a, de nouveau exprimé son opposition face à ce transfert de missions qui se fait sans transfert de moyens suffisants. Concernant la problématique des réservistes, la CGT a aussi exprimé son désaccord et répété que cela ne pouvait pas être une solution même provisoire.
N’étant absolument pas rassurée par ces annonces, la CGT pénitentiaire dénonce ce fiasco qui aura des incidences sur la sécurité des agents, sur leurs conditions de travail et sur le déroulé des procédures judicaires.

Et en effet, aujourd’hui, pendant que le ministre tentait de nous apaiser, un prévenu a du être libéré à Nancy dans la mesure où il n’a pas pu être extrait devant le juge par manque de personnels pénitentiaires et ce, malgré une réquisition des forces de l’ordre, par les magistrats ! La dite réquisition n’a pu aboutir car elle aurait été refusée par la gendarmerie pour différentes raisons... La police quant à elle, n’aurait pas répondu aux appels ! Quelle coordination, quelle clarté des consignes ! Nos deux ministres se font des blagues ! Quel humour au gouvernement ! Mais que dira donc, le Président de la République, récemment Offusqué par les dysfonctionnements de la Justice, face à ce fiasco dont il est encore une fois entièrement responsable ! Montreuil, le 6 septembre 2011