Prospérité pour les financiers,
Austérité pour les salariés :
ÇA SUFFIT !

Texte publié le 30 septembre 2011.

11 octobre 2011

Combattre les inégalités femmes /hommes par les revendications

Le plan d’austérité annoncé par le gouvernement pour réduire le déficit de la France est
inacceptable parce qu’il est injuste, inéquitable : il pénaliserait une fois de plus les salariée-s ; il ne résout rien des inégalités salariales et professionnelles que subissent les femmes,
bien au contraire,

La CGT a des exigences pour toutes et tous les salarié-e-s, et
pour que cesse les inégalités professionnelles, elle revendique :
 le Smic revalorisé (1 700 brut) augmente immédiatement
la rémunération de nombreuses femmes . Aujourd’hui 3,4
millions de salariés travaillent pour un salaire inférieur au
Smic mensuel dont 80 % de femmes ;
 la refonte de tous les contrats de travail créés par le gouvernement
ou sous son autorité pour faire progresser l’emploi
stable et à temps plein ;
 la création d’une « sur cotisation » employeur destinée à
dissuader ceux-ci de recourir aux emplois précaires ou aux
emplois à temps partiel subi ;
 la suppression des notions de « prorata temporis » afin que
les salariés en contrats temporaires ou à temps partiels aient
les mêmes droits que les salariés à temps plein et en CDI
(accès à la formation professionnelle continue, protection
sociale, droit social et syndical), et permettre que les droits
soient cumulables et transférables ;
 l’alignement du droit social des PME sur celui des grandes
entreprises : majoration et comptabilisation des heures supplémentaires,
salaires, durée du travail : par exemple appliquer
aux heures complémentaires le même régime
qu’aux heures supplémentaires ;
 l’ouverture de négociations dans les branches professionnelles
afin de reconsidérer les métiers à la valeur réelle du travail.
Et c’est possible :
 toutes les aides et allégements de cotisations sociales doivent
être conditionnés au respect par l’employeur des objectifs
de diversité et d’égalité ;
 tous les leviers (fiscalité, aides publiques, sanctions financières)
doivent être utilisés pour inciter les entreprises à
développer l’emploi à temps plein ;
 les sanctions que la loi prévoit doivent être précédée d’un
accord avec les représentants des salarié-es et dissuader
vraiment de poursuivre dans la discrimination salariale ;
 l’état employeur n’est pas en dehors et doit donner
l’exemple ;
 les pouvoirs publics doivent entreprendre une vaste
campagne d’information destinée à lutter contre les
idées reçues qui entretiennent les stéréotypes
néfastes à l’égalité, à ouvrir plus
largement toutes le filières professionnelles,
à favoriser une véritable orientation des
filles comme des garçons vers tous les
métiers.

Les écarts de salaires entre les femmes
et les hommes font partie du noyau dur
des inégalités

Les femmes représentent 47,6 % de la population active.
Elles sont davantage concernées par l’emploi précaire, dans le
privé comme dans le public : elles sont plus nombreuses en CDD.
Elles sont surreprésentées dans toutes les formes d’emplois « horsstatut
 » de la fonction publique (vacataires, emplois à temps
réduits…). Elles sont également toujours plus nombreuses au
chômage alors même que leur réussite scolaire est meilleure.
Le temps partiel : souvent imposé - constitue un véritable piège
pour la plupart des femmes : 82 % des travailleurs à temps partiel
sont des femmes soit près 30 % de l’emploi féminin (seulement
5 % de l’emploi masculin) ; il est concentré dans des emplois peu
qualifiés (7 actives sur 10 à temps partiel sont employées ou
ouvrières ; chez les caissières, femmes de ménage ou aides à
domicile, le temps partiel est la norme). Parmi elles, 49 % n’ont
pas « choisi » le temps partiel qui a été imposé à l’embauche ;
quant aux 34 % d’entre elles qui ont demandé un temps partiel
pour élever leurs enfants, ont-elles eu un véritable choix, compte
tenu des structures d’accueil existantes (à proximité de leur domicile,
de qualité et d’un coût supportable…) ?

L’irrégularité et l’imprévisibilité des horaires de travail sont
aussi problématiques que la quantité des heures travaillées pour
l’articulation vie privée et vie professionnelle.

Des critères inégalitaires

Les politiques salariales construites autour de la flexibilité et de
l’individualisation des rémunérations développent les inégalités
de salaires. L’attribution de primes et accessoires liés à des
critères subjectifs, aux performances individuelles, à la disponibilité
par exemple, n’est pas neutre en termes de sexe et
contribuent à expliquer les différences de salaires : 27 % d’écart
sur les rémunérations brutes annuelles !

Le plafond de verre reste difficile à percer : Ce sont les femmes
cadres qui sont touchées par les écarts de salaires les plus importants.
Les emplois féminins sont concentrés dans des familles professionnelles
en nombre limité et peu valorisées. Elles sont assistantes
maternelles (99,1 %), secrétaires (98 %),aides à domicile
et aide-ménagères (97,9 %),aides soignantes (90,7 %), infirmières
et sages femmes (86,8 %) , employées de la comptabilité(
85,6 %), vendeuses (76 %),employées administratives de la
Fonction publique (75,4 %), employées administratives d’entreprise
(74,8 %), agentes d’entretien (69,2 % : la catégorie qui
emploie le plus de femmes soit 878 000), professionnelles de
l’action sociale, culturelle et sportive (66,4 %) enseignantes
(65 %)….

Au moment de la réforme des retraites tout le monde a pu
mesurer les impacts de ces inégalités tout au long de la carrière
sur le montant des retraites des femmes : elles valident une
carrière complète deux fois moins souvent que les hommes et
leur retraites sont inférieurs de 40 %. La réforme Woerth a
aggravé leur situation en les obligeant à travailler jusqu’à 67
ans : elle doit être revue !

L’égalité professionnelle et la justice sociale ne doit pas rester
un slogan électoral. Toutes les femmes et les hommes ont le
droit de vivre dignement.

Il ya nécessité de se mobiliser. Le 11 octobre, nous devons nous faire entendre !

Montreuil, 29 septembre 2011