Syndicat des Archives de France CGT
Tous en grève le lundi 11 février 2013 !

Texte publié le 7 février 2013.

M. François Hollande, Président de la République, doit inaugurer le nouveau site des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine (93), le lundi 11 février 2013 au matin.
A cette occasion, la CGT-Archives a décidé d’appeler l’ensemble des agents des Archives nationales à la grève.

Tous ensemble, nous nous sommes battus sans relâche, jusqu’à la victoire contre le projet de Maison de l’Histoire de France de Nicolas Sarkozy, pour défendre les Archives nationales et leur garantir un avenir solide et tous les moyens nécessaires.

Dès 1995, devant la catastrophe patrimoniale majeure qui se dessinait du fait de la saturation totale des magasins, doublée de conditions matérielles de conservation indignes, notre syndicat prenait l’initiative de faire savoir au grand public, aux plus hautes autorités administratives et politiques du pays, que les Archives nationales étaient menacées d’asphyxie. Nous avons ouvert les portes de l’institution aux journalistes, aux élus, aux citoyens, nous avons tiré la sonnette d’alarme sur l’état de délabrement des structures et le sous-effectif.

Les mobilisations se sont poursuivies jusqu’à l’annonce de M. Jacques Chirac, en mars 2004, de construire un nouveau centre dédié aux Archives nationales et de l’implanter à Pierrefitte-sur-Seine (93).

Or, 9 ans après l’annonce de M. Chirac, force est de constater que, dès son inauguration, le centre de Pierrefitte est dénaturé et vidé de son contenu. L’ouverture catastrophique au public du nouveau site de Pierrefitte le 21 janvier 2013, les conséquences désastreuses pour les sites de Paris et Fontainebleau de la restructuration, sont à ce titre révélatrices de la déroute et de l’impréparation qui accompagnent ce projet.

 A ce jour à Pierrefitte, pour 160 places en salle de lecture, seulement 58 chaises « provisoires » (les chaises dessinées par Mme Doriana Fuksas ne seront livrées qu’en septembre 2013 !) sont installées.
 Sur ces 160 places, seules 96 (soit 60 %) sont ouvertes aux chercheurs du fait de problèmes d’alimentation électrique.
 C’est l’absence de tout matériel de lecture-reproduction qui explique la fermeture au public de la salle des microfilms jusqu’au 1er avril 2013. La salle des inventaires virtuelle (numérisation d’une partie seulement des instruments de recherche) ne sera accessible aux chercheurs qu’en juillet 2013, au mieux.
 A Paris, la salle des inventaires a été fermée, rayée de la carte, tournant ainsi le dos à la pratique minutieuse de plusieurs générations d’archivistes et restreignant de manière drastique l’offre scientifique.
 Les salles de lecture de Pierrefitte et Paris sont d’ores et déjà annoncées fermées aux chercheurs les 9 et 16 février, les 2, 9, 16 et 30 mars, le 27 avril, les 4, 11 et 18 mai, les 6, 13, 20 et 27 juillet.
 Partout le sous-effectif est criant. Nous revendiquons la création de 80 emplois de fonctionnaires ETP toutes filières et catégories, à Paris, Fontainebleau et Pierrefitte.
 A Fontainebleau comme à Paris, l’inquiétude des personnels concernant l’avenir des sites est très forte. Aucun élément ne peut nous rassurer : que ce soit la répartition des fonds entre les trois sites décidée par la Direction, que ce soit le budget de fonctionnement identique en 2013 à celui de 2012 (alors qu’avec Pierrrefitte c’est un troisième centre en Ile-de-France qu’il faut faire fonctionner), que ce soit le projet d’abandon du tiers de la surface du quadrilatère parisien à une autre institution (notamment l’Institut National du Patrimoine), projet soutenu par la directrice des Archives nationales et le directeur du Service Interministériel des Archives de France, tous deux anciens maîtres d’œuvre de l’installation de la Maison de l’Histoire de France sur le site de Paris.
 Enfin, le sous-effectif a pour conséquence une dégradation sans précédent des conditions de travail, une recrudescence des menaces et pressions exercées contre les agents, dans un contexte de balkanisation des pratiques professionnelles et des services, d’abandon de pans entiers de missions (notamment de conservation), de bugs informatiques, de manque de formation des agents aux nouveaux outils (informatiques et techniques)…

Dans le cadre du préavis de grève, le cabinet de Mme la Ministre de la Culture, Mme Aurélie Filippetti, nous propose une rencontre le jeudi 7 février 2013, à 17 heures, rue de Valois. Accompagnés par une délégation de personnels, nous rendrons compte de cette échéance au cours des

Assemblées Générales organisées le vendredi 8 février 2013
A Paris, à 10h30, salle du personnel (Hôtel Jaucourt RdC)
A Pierrefitte, à 14h00, salle de commission (2ème étage, derrière le carrefour des services)

Paris, le 5 février 2013