Pouvoir d’achat : Où en est-on vraiment ?

Texte publié le 4 mars 2009.

Pour l’UGFF, c’est parfaitement clair : la crise du système capitaliste ne saurait nous conduire à en rabattre sur nos revendications. Le monde du travail et les salariés n’ont pas à payer les pots cassés à la place de ceux – déjà les plus fortunés – qui ont conduit à cette scandaleuse situation.

Dans les légitimes exigences de l’immense majorité de la population, la question du pouvoir d’achat et des salaires occupe une place centrale.
Et, bien entendu, les personnels de la Fonction publique sont pleinement concernés par ces enjeux.

Où en sommes-nous ?
En matière de comparaison de l’évolution de la valeur du point et de l’indice des prix à la consommation, la désinflation observée depuis l’automne dernier a évidemment changé les lourdes tendances de la première moitié de l’année 2008. On est en effet passé d’un rythme en glissement supérieur à 3 % d’inflation annuelle à un rythme actuel inférieur à 1 % (depuis octobre 2008, il y a même une baisse).

Cette variation très importante trouve d’ailleurs une traduction dans le différentiel plus que significatif pour 2008 entre l’IPC en glissement, + 1 %, et l’IPC en moyenne annuelle, + 2,8 %.
Et les ministres en charge de la Fonction publique de se répandre en commentaires sur l’aubaine promise aux agents puisque les 0,8 % d’augmentation de la valeur du point prévue pour 2009 (0,5 en avril et 0,3 en octobre) pourrait, au bout du compte, s’avérer équivalente à l’inflation.

De tels propos passent volontairement sous silence au moins 3 paramètres essentiels :
 La baisse des prix, liée essentiellement à la chute des cours du pétrole, n’est pas imputable à la politique gouvernementale.
 Rien ne dit que, dans les prochains mois, la courbe s’inverse de nouveau et reparte fortement à la hausse.
 En tout état de cause, les pertes antérieures n’ont pas disparu comme par enchantement. Depuis janvier 2000, la valeur du point accuse toujours un sévère décrochage de 7,51 %. Qu’on ne compte pas sur la CGT pour passer cette chute aux oubliettes de l’histoire !

Pour l’UGFF, la valeur du point demeure l’élément incontournable de toute négociation salariale et le principe de son indexation sur l’inflation plus que jamais d’actualité.

Le Président de la feuille de paye ? Que nenni
Avant son élection, Nicolas SARKOZY avait martelé qu’il serait le Président redonnant du pouvoir d’achat à tous les salariés. 1 an et demi après son élection, les résultats sont connus et ils sont clairement à l’opposé des déclarations du candidat.

S’agissant par exemple de la valeur du point, la comparaison depuis janvier 2000 est édifiante.
De janvier 2000 à mai 2007, le point a globalement progressé 2 fois moins vite que l’IPC (6,78 % contre 13,39 %). Nous avions bien entendu déjà affaire à une politique salariale que la CGT combattait vigoureusement.
Mais, depuis l’ère SARKOZY, les choses se sont encore aggravées puisque le point – de juin 2007 à janvier 2009 - n’a augmenté que de 0,8 % alors que le coût de la vie a lui pris 2,07 %. Et encore, ce décrochage est devenu un peu moins brutal par le recul de l’inflation observée ces derniers mois. En effet, si l’on prend en compte l’IPC arrêté en octobre, on constate que celui-ci avait progressé de 3,26 %. Or, déjà à ce moment là, alors que personne ne tablait sur le recul de l’inflation pour les mois ultérieurs, les ministres n’entendaient absolument pas augmenter davantage le point.

Par ailleurs, quand on se reporte aux dépenses liées aux mesures générales salariales de ces dernières années, la démonstration n’est pas moins flagrante.
Pour la Fonction publique de l’Etat, l’ensemble des dispositions arrêtées autour du point (valeur, éventuels octrois de points et GIPA) ont « coûté » environ 510 millions d’euros pour l’année 2008. En 2007, les dépenses sur le même périmètre étaient de 850 millions d’euros, en 2006 de 1040 millions d’euros et en 2005 de 715 millions d’euros. CQFD !

Pour ce qui est « des fonctionnaires moins nombreux mais mieux payés » (marchandage inacceptable sur le fond), on repassera.
En 2008, avec 3 fois plus de suppressions d’emplois votées qu’en 2005, les mesures générales sont de 30 % inférieures à celles de 2005.