Urgence – Solidarité avec le juge Baltazar GARZON

Texte publié le 1er septembre 2010.

En Espagne, le juge GARZON est devenu un symbole de l’action pour la mémoire et la démocratie. Il fut celui qui engagea une procédure internationale contre PINOCHET qui se pensait à l’abri de poursuites pour son passé sanglant au Chili.

Ce magistrat, à la demande des familles de disparus et d’organisations mémorielles, a pris la décision d’enquêter sur « les crimes contre l’humanité » commis sous le régime franquiste pendant et après la guerre d’Espagne (1936-1939) : 150.000 républicains disparus, des milliers d’enfants volés à leurs parents républicains, de multiples spoliations… A l’initiative d’associations et d’élus, plusieurs ouvertures de fosses communes et exhumations ont eu lieu ou sont en cours d’autorisation…

Après le procès de NUREMBERG, la législation internationale stipule que « les crimes contre l’humanité » sont imprescriptibles. Ceci, met en cause fondamentalement la loi espagnole de 1977 d’amnistie qui a conduit à l’impunité.

La droite et les nostalgiques du franquisme ont engagé un recours contre le juge GARZON devant la Cour Suprême de Magistrature et ont obtenu satisfaction.
Sous l’accusation de « prévarication », il est suspendu depuis plusieurs mois de ses fonctions par les autorités judiciaires. Il risque à terme la révocation. Le but est d’empêcher que son instruction continue avec la localisation des fosses et l’identification des corps, sur les vols d’enfants et notamment l’annulation des jugements des tribunaux d’exception du régime franquiste.

Au-delà, l’objectif est de porter un coup d’arrêt au mouvement démocratique, de justice et de progrès social, d’empêcher que s’ouvre enfin un chapitre historique particulièrement sombre du pays, un passé occulté durant des décennies qui implique des forces politiques et des élites actuelles.

Nul doute que l’extrême droite espagnole obtient que ce magistrat soit mis hors de la magistrature, la portée de cette affaire prendra une dimension internationale. Dans cette éventualité, elle renforcera les tenants en France d’une réforme judiciaire en cours, au service des intérêts particuliers, des privilégiés, du conservatisme social.

C’est pourquoi, l’UGFF fidèle à ses engagements se déclare pleinement solidaire des démocrates espagnoles, des antifascistes, de leur lutte pour l’histoire et la justice. Elle exige la levée de toutes sanctions pour le juge Baltazar GARZON, sa réintégration immédiate dans ses fonctions.

Elle appelle ses organisations à prendre positon par la voie de motion à l’adresse du Président de la Cour Suprême de Magistrature d’Espagne.
La méthode est simple – Les textes sont à adresser à :


L’avocat du juge Baltazar GARZON, Maître Fernando MAGAÑ
Par courriel : concilia@terra.es

L’avocat se charge de faire enregistre les motions au greffe de la Cour Suprême.

Exemple :

A Monsieur le Président de la Cour Suprême

Notre organisation,……………………………………………………………………… (adresse) …………………………………………………………………. informée des poursuites engagées à l’encontre de Monsieur Baltazar GARZON, magistrat, se déclare solidaire de son action pour que justice soit enfin rendue contre les crimes perpétrés durant l’ancien régime dictatorial espagnol.

Elle exige une relaxe immédiate, la levée de toutes sanctions et sa réintégration dans ses fonctions judiciaires.

Signature


La démultiplication de ces interventions venant rejoindre des milliers d’autres auprès de la Cour Suprême, en connaissance de la sensibilité de cette institution par rapport à l’opinion internationale, sera particulièrement utile aux défenseurs du juge.